Torgnole

Tu m'as donné des yeux plus
grands et plus chauds
Que trois soleils.
Une hache
Pour d'un coup
Couper deux arbres.
Trois pas
Pour traverser
Quatre océans.
Une poitrine et des poumons
Pour engouffrer
Vingt vents du large
Du courage
Pour dix mondes à conquérir.
A bâtir, à rebâtir.
Un coeur pour
Cent milliards
De gens à aimer
Des épaules larges
Pour déplacer six montagnes
Et...
Des mains
Si petites et si maladroites,
Pour panser,
Guérir Toute la misère du monde!

Chante pour moi,
bel oiseau bleu,
chante pour moi...

Chante,
Oiseau bleu du Bonheur,
pour tous les coeurs tristes...

Belle tourterelle,
chante
pour tous ceux qui pleurent...

Chante pour moi,
petit oiseau
au colori enchanteur,
tout ce que je ne sais dire.
Tout ce qu'il y a en moi
et que je ne sais nommer...

Vole pour moi,
légère hirondelle,
emporte au loin, très loin,
les nostalgies
qui me retiennent au sol...

Vole, belle hirondelle!.
Vole et virevolte
pour tous ceux.
qui ont perdu leurs ailes,
petite hirondelle.

Vole
et porte mon âme sur tes ailes
aussi haut que tu le peux,
au-delà des nuages,
belle hirondelle...

Tourne et tourne et tourne
douce mésange...
Danse pour moi!

Tourne
jusqu,à ce que ma tête en tourne
petite mésange....

Tourne encore et encore,
sans jamais t'épuiser,
le temps que je retrouve
le goût de danser.

Souffle, souffle le vent!
Chasse au loin
ma mélancolie...

Mais ne souffle pas trop fort.
que demeurent en moi
tous ces petits bonheurs
offerts par ce moment de grâce...

Nous prions pour les enfants

qui dérobent des Popsicles juste avant le souper.
qui font des trous dans leur cahiers de maths avec leurs effaces
qui ne peuvent jamais trouver leurs souliers.

Et nous prions pour ceux
qui regardent les photographes de l'autre côté des barbelés,
qui ne peuvent déambuler sur les trottoirs avec une nouvelle paire de "snicks"*
qui n'ont jamais compté les bonbons recueillis à l'Halloween,
qui naissent dans des endroits où nous n'irions jamais, même mort,
qui ne vont jamais au cirque,
qui vivent dans un monde marqués d'un X.

Nous prions pour les enfants
qui nous donnent des baisers tout collés et des bouquets de pissenlits,
qui nous embrassent en vitesse et oublient l'argent du dîner.

Et nous prions pour ceux
qui n'ont jamais de dessert,
qui n'ont pas de doudou* à traîner derrière eux,
qui regardent leurs parents, les regardent mourir,
qui ne peuvent trouver de pain à voler,
qui n'ont pas de chambre à nettoyer,
dont les photos ne sont sur le bureau de personne,
dont les monstres existent vraiment.

Nous prions pour les enfants
qui dépensent leurs sous avant le Jeudi,
qui font des crises de colère à l'épicerie,
qui jouent dans leur assiette,
qui aiment les histoires de fantômes
qui cachent leurs vêtements sales sous le lit
qui ne rinsent jamais le bain,
qui reçoivent la visite de la Fée des dents,
qui n'aiment pas être embrassés devant leur copains,
qui gigotent sur les bancs d'église
qui crient dans le téléphone,
des larmes desquels nous rions parfois
et dont le sourire peut nous faire pleurer.

Et nous prions pour ceux
qui vivent leurs cauchemars au grand jour,
qui mangent n'importe quoi,
qui n'ont jamais vu le dentiste,
qui ne sont gâtés par personne,
qui vont au lit avec leur faim non apaisé
et s'endorment en pleurant,
qui bougent et vivent, mais sans but.

Nous prions pour les enfants
qui veulent se faire porter
et ceux que l'on doit porter
ceux qui n'abandonnent jamais
et ceux qui n'auront jamais une deuxième chance.

Pour ceux que nous couvrons d'amour
et ceux qui attraperont la main du premier
qui sera assez généreux pour la leur tendre.

Tu as mis le sourire
sur mon visage,
dans mes yeux... Tu l'as mis aussi
sur mon coeur
et dans mon âme...
Et pourtant
je le sais bien
il t'arrive à toi aussi
de perdre tristement
la source de ta lumière.
Quel est cette force qui t'habite
mon ami?
Où se trouve la source
à laquelle tu t'abreuves?
Où trouves-tu donc
ces formules magiques
avec laquelle tu arrives
à sécher mes larmes?

Oh, n'essaie même pas!
N'essaie surtout pas
de me cacher le fond de ton âme
en baissant les paupières
Je n'ai qu'à fermer mes yeux à moi
pour voir derrière les tiens
Car je sais
je connais ta souffrance
comme si elle était mienne
J'ai nagé
dans les mêmes eaux sombres
ces eaux que j'avais connues limpides
comme les yeux d'un bébé.
J'ai traversé les mêmes enfers
là où déjà croissaient
les plus beaux jardins

Aujourd'hui,
c,est toi
qui me fait retrouver ma lumière
Et par magie ou par miracle
je n'ai qu'à chuchoter ton nom
tout bas
pour que le sourire
s'allume à nouveau en moi
Au plus violent de la tempête
au plus profond des puits
dans le plus sombre des ravins
je n'ai qu'à redire ton nom
pour que cette lumière
que tu as mises en moi
m'éclaire à nouveau
le temps nécessaire
pour ne pas me perdre
sans retour
dans le dédale de mes jours.

Brille mon ami, brille encore
je t'en prie,
t'arrête pas de briller